Crise suicidaire

Quand parle t'on de crise suicidaire ?

La crise suicidaire est une crise psychique déclenchée par un facteur précipitant et marquée par des idées suicidaires de plus en plus envahissantes face à un sentiment d’impasse. Elle est souvent le résultat de l’intrication de facteurs de risque individuels, familiaux et psycho-sociaux.

La personne en crise est submergée par ses émotions, le suicide apparaît rapidement ou progressivement comme le seul moyen, et la mort la seule issue pour que se termine cet état de souffrance.

 

Quels sont les symptomes ?

Ils varient selon le contexte et les pathologies en cause.

Un syndrome pré-suicidaire, non spécifique d’une pathologie psychiatrique, a été décrit et comporterait :

  • Un sentiment croissant de constriction situationnelle, psychodynamique (émoussement affectif,  diminution de la réactivité émotionnelle et comportementale), diminution des échanges interprofessionnels, réduction du sens des valeurs.
  • Un retrait social
  • Un faible niveau d’activité
  • Des ruminations mentales
  • Une perte d’espoir
  • Une diminution voire un retournement de l’agressivité
  • Des fantasmes suicidaires

 

Quelles en sont les causes ?

Le suicide est avant tout l’expression d’un mal-être psychique. Le risque suicidaire est plus élevé chez les personnes ayant des troubles dépressifs, anxieux, schizophréniques et addictifs qu’en population générale.

La tentative de suicide intervient généralement dans un contexte de vulnérabilité, lié à des facteurs environnementaux (traumatismes, deuil, ruptures). Les antécédents de comportement suicidaires sont des indicateurs d’un risque accru.

3 types de facteurs de risques sont décrits :

  • Facteurs primaires : ce sont des facteurs d’alerte majeurs. Les troubles psychiques, les addictions, les antécédents personnels ou familiaux de suicide, l’impulsivité.
  • Facteurs secondaires : ce sont des facteurs environnementaux pouvant déclencher le passage à l’acte : des pertes parentales précoces, un isolement social et affectif , des difficultés financières et professionnelles, des évènements de vie stressants, une maladie somatique invalidante, la maltraitance
  • Facteurs tertiaires : sexe, âge. Il y a trois fois plus de suicides aboutis chez les hommes que chez les femmes. Le risque suicidaire et surtout la détermination augmente avec l’âge, plus particulièrement chez les hommes à partir de 65 ans.

Des marqueurs biologiques favorisant les comportements suicidaires ont  pu être identifiés : un dysfonctionnement du système sérotoninergique, une hyperactivité de l’axe hypothalamo-pituitaire-surrénalien et une activité excessive du système noradrénergique. Ces dysfonctionnements interviendraient notamment dans la réaction aux évènements stressants et la gestion de l’agressivité.

 

Comment les traite t'on ?

La prise en charge dépend des étapes de la crise :

  • En cas de rumination des idées suicidaires, l’intervenant apportera au patient des explications sur ce qu’il vit : facteurs en cause et mécanisme de contrôles possibles.
  • En cas de cristallisation et de planification d’un scénario suicidaire, l’intervenant évaluera la dangerosité du scénario, proposera des rencontres rapprochées, mobilisera le soutien social disponible.
  • En cas d’imminence du passage à l’acte ou d’évènements surajoutés possiblement déclencheurs , l’hospitalisation est souvent la seule solution possible.